Présentation de la ville de Gênes
par M. Roberto BOBBIO de la Faculté d’Architecture de Gênes
le 5 mars 2012
Présentation de l’enseignement de l’architecture en Italie
La faculté d’architecture de Gênes compte 2700 étudiants.
En Italie l’architecture en tant qu’enseignement est à considérer dans un sens plus large qu’en France où cette dernière est rattachée au Ministère de la Culture (notion plutôt rattachée à l’art et au patrimoine). C’est une discipline incluse dans l’enseignement secondaire et qui se divise en plusieurs spécialités à savoir le design, l’aménagement, l’architecture (au sens « français » du terme) et le dessin industriel.
La ville de Gênes
Gênes est une ville portuaire qui engendre une activité industrielle importante (40 % de l’activité économique de la ville).
La zone urbaine se détache du port et s’est développée autour du port. Aujourd’hui l’autorité urbaine essaie de récupérer son activité sur la mer afin de développer des activités plus récréatives et touristiques. Il y a une alternance de coopération/affrontement entre l’autorité urbaine et portuaire (qui est puissante).
Le développement historique de la ville
Gênes est une des villes la plus au nord de la méditerranée. Elle a une position stratégique et favorable pour le commerce et les échanges : elle est en effet en lien avec la plaine du Pô et la vallée du Rhin et donc avec la mer du Nord.
Dans l’Antiquité, elle se situait à la frontière entre la civilisation grecque (à l’ouest) et la civilisation étrusque (à l’est).
La ville à été construite sur un terrain montagneux : la conséquence de cette contrainte topographique est un développement sur une bande étroite de terre le long des cotés sur près de 30km. La ville de Gênes que nous connaissons aujourd’hui, « la Grande Gênes » est issue du rassemblement de plusieurs petites villes en une seule entité administrative à l’entre deux guerre.
L’Ouest de la ville constitue la partie la plus industrielle tandis que l’Est est plutôt résidentiel et donc plus riche. La ville s’est développée autour d’une partie construite dès l’Antiquité. La croissance de la ville et son expansion s’est accélérée lors de la réunification et la création du nouveau pays. La richesse de la ville de Gênes lui a permis de développer des industries lourdes d’acier et de fabrique de bateaux. Le manque d’espace a conduit au développement de zones industrielles jusque dans la vallée du Polcevara au XIXe siècle à l’Ouest sur la route en direction de Milan. L’Est de la ville a été consacré à la construction d’équipements publics (abattoir, prison…).
La « strade nuovo » qui symbolise une nouvelle forme d’architecture, une ville neuve sortie de la ville médiévale a alors servi de modèle pour beaucoup de ville.
Le régime fasciste a également modelé la ville : une partie de la ville ancienne a été détruite afin d’ériger des symboles du régime (place de Dante, arc de triomphe).
Après la guerre, Gênes en tant que capitale industrielle d’Etat (production d’armes de guerre) accueille un grand nombre d’immigrants venant du Sud. La production d’armes cessant après la guerre, la production d’acier servira alors pour le bâtiment (pour la reconstruction) et pour le secteur automobile. La démographie atteindra alors son maximum en 1976 avec une population de 850 000 habitants. Cependant, ce développement frénétique entrainera son lot de problèmes : on assiste en effet à un développement anarchique de la ville qui est par ailleurs un problème récurrent des villes italiennes. A Gênes, ce développement anarchique a notamment entrainé la couverture d’un certain nombre de rivières et cours d’eau. Ceci a créé des problèmes hydrologiques et d’inondation : les pluies violentes ne sont plus absorbées par leurs lits.
Les plans de développement de la ville
La ville de Gênes ne compte pas moins de 4 plans de développement :
• 1959 : naissance d’un plan de croissance dont les problèmes majeurs sont l’absence de coordination, la possibilité de construire dans n’importe quelle zone et le manque de prévision d’équipements.
• 1980 : le second plan est caractérisé par la construction d’équipements publics. La ville montre par ailleurs sa volonté à maintenir l’activité industrielle malgré la crise économique.
• 2000 : Gênes a une croissance naturelle faible : cette dernière provient surtout de l’immigration (du Sud de l’Italie et d’étrangers). Ainsi, la diminution de l’immigration entraine rapidement une chute de population. C’est ce qui s’est passé dans les années 80 : la ville de Gênes a perdu près d’un tiers de sa population à cause de la crise passant de 850 000 habitants en 1976 à 608 000 en 2011. Les années 2000 ont été consacrées à la reconversion industrielle avec la requalification de plusieurs ZI en zones commerciales, résidentielles… Cependant ce plan souffre toujours du même problème : le manque de décisions claires et visibilité concernant ses orientations et son développement.
• 2011 : un nouveau plan est établi mais le problème d’effectuer des choix clairs subsiste : par exemple le problème de la localisation de l’hôpital reste un problème majeur.
La reconversion économique de Gênes
Elle repose sur plusieurs mesures :
• Le développement d’industries de hautes technologies dynamiques : présence d’industries électroniques et d’un pôle de recherche biomédical.
• La redynamisation du port : alors que l’activité portuaire restait très faible dans les années 70, un effort a été fait pour que Gênes redevienne un port méditerranéen important et influent.
• La construction d’un nouveau terminal portuaire, le « Voltri » pour accueillir des containers.
• La prévision de la construction d’un nouveau passage (le 3e) en direction de la plaine de Milan pour le transport des containers. (problème de cout)
• Le développement de l’activité touristique : pendant 2 siècles Gênes est restée une ville industrielle. Cependant l’Italie veut développer ses réseaux touristiques et déconcentrer son activité touristique qui se situe principalement à Rome et Florence. Une politique de restauration de la ville ancienne a été mise en place avec notamment l’ouverture au public de monuments ainsi que le développement de l’accès au port. Aujourd’hui Gênes est considérée en Italie comme une ville touristique qui attire même un certain nombre de touristes étrangers. L’amélioration du centre ville y est pour beaucoup on peut cependant constater que ces améliorations n’ont pas eu lieu dans la périphérie.
La restauration/reconstruction de la ville
• Il y a eu une vague de reconstruction dans les dents creuses de la vieille ville sans aucune raison et nécessité c’est pourquoi on a une vieille ville très dense et on retrouve des bâtiments avec une architecture moderne (pauvre) au milieu des bâtiments anciens.
• La substitution : on a continué dans les années 50 le plan des années 30 : des bureaux pour le « business » on été construits en détruisant des parties entières de la vieille ville et du patrimoine de Gênes : cela a entrainé des mouvements de contestations jusqu’au niveau de la population.
• Suite à la substitution, une nouvelle approche s’est dessinée : la meilleure façon est d’améliorer les conditions de la ville ancienne. La réhabilitation vient principalement des pouvoirs publics.
• La réhabilitation continue avec celle du vieux port. Le but est d’intégrer la ville au port en y incluant des équipements. En 1987 a été créée une commission entre la commune, la région et l’autorité portuaire afin d’établir des liens entre le plan communal et le plan portuaire. En 1992, pour fêter le 500e anniversaire de la découverte de l’Amérique, une exhibition « The Pulsar Effect » (dont l’architecte responsable du projet était Renzo Piano) a eu lieu afin de restaurer une partie du vieux port. Cela a constitué la première démarche d’ouverture du port vers la ville. La construction de l’aquarium en suivant les exemples des Etats-Unis et du Canada (Baltimore et Boston) constitue également une des mesures d’ouverture du port. Cet équipement a d’ailleurs été un succès et un élément touristique important pour Gênes puisqu’avec près d’un millions de visiteurs par an il constitue le 3e site le plus visité en Italie.
La Strada (route aérienne le long du port)
Aujourd’hui cette route est rentrée dans le paysage et un lien affectif s’est crée avec la population génoise malgré son aspect rebutant au premier abord. On parle aujourd’hui d’une possible reconversion d’une partie en voie pour le tram ou de la destruction mais uniquement de la partie située au niveau du vieux port.
Changement d’image de la ville
Des efforts ont été faits pour améliorer les espaces publics dans la vieille ville (en suivant l’exemple de Barcelone). Des actions ont été mises en place afin d’enlever la voiture du centre ville. Ex : rue St Lorenzo.
L’arrivée de la fac d’architecture dans la vieille ville a été un évènement majeur pour la vieille ville. Cela a en effet entrainé une redynamisation du secteur. La présence d’une population jeune à favorisée l’installation de commerces et l’implantation de logements sociaux. Cependant, ce changement a également entrainé une gentrification du centre avec l’envol des valeurs immobilières.
En résumé, les problèmes majeurs actuels de Gênes :
• La connexion entre la ville et le port
• La mobilité dans la ville
• Les problèmes de salubrité dans la vieille ville
Urban Labs
Nous avons été reçus dans la plus ancienne bourse de la ville appelée aujourd’hui « loggia ». Ce lieu est dédié à la communication de la ville et permet d’établir un nouveau rapport avec la population. Actuellement, la loggia expose le nouveau plan d’urbanisme de la vile (PUC : Piano Urbanistico Communale) élaboré par Urban Lab.
Introduction
Urban lab peut être considéré comme une agence d’urbanisme mais est en réalité un service de la mairie de Gênes, composé d’une vingtaine de personnes. Environ 70 personnes ont participé à l’élaboration du début du projet du nouveau plan d’urbanisme.
Gênes peut être vu en deux entités : le port et la ville. Ces deux entités sont fondamentales et doivent être liées, elles doivent parler entre elles.
Les premières idées du projet ont débuté en 2007, suivies d’analyses et de consultations d’acteurs extérieurs. Ces analyses ont pu déboucher sur la création d’un grand volume de données pour construire le projet.
Dans ce projet, la participation de la population est très intéressante. Les différents citoyens (population, association des commerçants …) ont été appelés dans uns phase préliminaire pour donner leur avis et apporter une contribution au projet. Urban Lab considère que la participation des citoyens est un élément fondamental du projet.
Il faut savoir que la mise en place d’un tel schéma directeur est à mettre en cohérence avec toutes les règles à l’échelle nationale, régionale et provinciale. En Italie, ce projet est très innovateur, expérimenté par la ville de Gênes.
Présentation du plan représentant les différents choix optés pour la ville
Urban Lab considère qu’il ne faut pas analyser seulement la ville mais qu’il faut aussi se relier aux différents territoires alentours et réseaux européens. Ce nouveau plan d’urbanisme fait intervenir trois échelles de réflexion :
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Niveau 1 : Gênes doit être relié avec l’Europe et les différents réseaux. Les réflexions se font à l’échelle de la région voire même de tout le nord de l’Italie et de l’Europe.
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Le niveau 2 correspond à une échelle au niveau de la ville et de son territoire alentour.
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Le niveau 3 prend en compte la coordination entre les différents arrondissements de la ville. A ce niveau de planification les prescriptions sont strictes et tiennent compte des facteurs géologiques, environnementaux, hydrauliques et paysagers.
La loi dit que l’aménagement portuaire est autonome mais elle dit également que cet aménagement doit être réalisé en cohérence avec la ville. Les acteurs économiques doivent suivre la vision de la ville.
Ces choix représentés graphiquement sont fondamentaux car si on les change, le plan deviendrait différent et il faudrait alors refaire tout le processus d’élaboration.
Présentation du projet du PUC
La « ville » est aujourd’hui le lieu de densité de la population. Quelques chiffres :
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53% de la population mondiale vit en ville
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2% du territoire mondial est occupé par des villes
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75% des émissions globales de CO2 sont réalisées par les pays développés (50% pour le bâti et 25% pour les transports)
Le pilier du plan d’urbanisme de Gênes est le développement durable. L’objectif est de consommer moins d’énergies non durables et de diminuer de 20% l’émission de CO2 pour 2020.
Les principes du nouveau plan d’urbanisme élaborés en 2007 :
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Gênes doit être une ville intégrée comme une ville durable et compacte :
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Intégrée avec son port et son territoire,
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Durable en diminuant l’émission de CO2 et en exploitant un maximum les énergies renouvelables,
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Compacte en limitant le plus possible le développement du bâti et l’étalement urbain.
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Visualisation graphique :
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Ligne verte qui délimite le territoire extra-urbain (comparée à un serpent qui mange un lapin), il ne faut pas dépasser cette limite en termes d’urbanisation. Cela ne veut pas dire ne pas construire mais construire différemment.
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Ligne bleue qui correspond à la côte (plage, ports …), diversité qu’il faut mettre en valeur. L’objectif est de restituer le plus possible des rapports entre la ville et le port.
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Reconstruire le rapport ville/campagne à travers des couloirs verts de plusieurs formes où la nature réapparaît.
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La ville doit avoir un rapport direct avec la mer, il faut restituer aux citoyens la possibilité de voir la mer.
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Réhabilitation de certaines zones comme des friches ou des zones industrielles. C’est l’occasion de mettre en place une réhabilitation au niveau énergétique.
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Privilégier le transport public, création d’une ligne tramway, développement du transport même par la mer (navettes fluviales). Souhait de mettre les parkings à l’extérieur de la ville pour inciter la population à y déposer leur voiture.
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Qualité urbaine à développer à travers la diversité, pas toujours le même promoteur mais s’ouvrir aux nouvelles idées, aux jeunes … Il faut changer la façon d’agir qui était jusqu’à maintenant très conservatrice.
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Mixité sociale très importante à suivre dans toute la ville. Beaucoup de changements sont à prévoir car de nombreux quartiers sont très distinctifs comme les quartiers dortoirs.
Gênes par rapport à son territoire : port, portes du nord de l’Italie. Gênes produit 30% de la valeur brut produite sur le territoire. « Gênes au cœur de l’Europe », regard vers le nord.
Structure du plan, description fondatrice :
Gênes a mis en place une grande innovation pour l’élaboration du PUC : une nouvelle méthode infographique. Une nouvelle base de données a été créée pour mettre en avant les opportunités et problèmes du territoire. Ainsin il a pu être créé une carte de synthèse qui met en valeur les problèmes (cours d’eau, incendie, affaissement, inondation …) et les opportunités (paysages, valeurs environnementales …). Cette carte permet de réaliser une description approfondie du territoire et de comprendre les choix qui ont été faits.
La loi italienne oblige à réaliser une évaluation environnementale stratégique. Il doit y avoir une stratégie qui tient compte de l’environnement. Le défi du PUC est d’appliquer point par point les principes environnementaux.
3 types d’objectifs :
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Développement socio-économique
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Organisation spatiale de la ville
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Qualité environnementale
La ville souhaite distribuer des fonctions le long de la ville pour chaque arrondissement.
La ville met en avant une volonté de développer des axes de communication vers le nord et entre l’ouest et l’est. Le développement un peu plus rural est important car la compagne ne doit pas être désertée.
Choix des infrastructures de Gênes :
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Création d’une nouvelle autoroute qui contournerait la ville
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Nouvelle liaison en train qui relierait le port avec le nord
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Concentrer les transports publics vers le port, création d’un nouveau métropolitain
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Il faut préparer Gênes à devenir une future aire métropolitaine
Les transports publics sont l’occasion de réhabiliter toutes les parties de la ville en rentabilisant les énergies et de rééquilibrer les valeurs foncières.
38 districts, 38 grandes aires de transformations majeures
4 types de districts :
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Concertation
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Transformation urbaine
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Transformation locale
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Transformation en cours de formation (en cours de projet)
Exemple de projet : Voltri (ouest de la ville)
Cette zone est une propriété de l’autorité portuaire, discipline donnée par la mairie (plage, balade à réhabiliter). C’est une aire très importante et compliquée car présence du chemin de fer et de l’autoroute => problèmes des infrastructures
Autorité portuaire de Gênes
Le port de Gênes est le port le plus important d’Italie, il s’étend de ce fait sur une trentaine de kilomètres. Il se compose de cales sèches vouées à la construction ou la rénovation de bateaux, permet le transit de 0,1 millions de passagers par an ainsi que ses échanges commerciaux de tous types avec de nombreux pays dans le monde. A ce titre, le port de Gênes est alors doté d’une autorité portuaire qui gère les aménagements du port pour son développement économique et le bon fonctionnement des activités portuaires. Celle-ci a vu le jour en 1994 avec la loi de réorganisation des ports. Elle est dirigée par un président élu ainsi que par un comité (composé de représentants de la mairie, la région, etc.).
Elle ne peut avoir d’activités commerciales et doit privatiser ces activités en donnant en concession des zones portuaires à des sociétés.
Le port de Gênes
Le port de Gênes voit le jour au début du XVème siècle puis s’étend une première fois tout en voyant apparaitre l’aéroport à ses côtés en 1970. Il subit ensuite une deuxième grande extension dans les années 80, pour finalement atteindre dans les années 90 sa taille actuelle. Durant ces années le caractère économique de la région va subir des changements importants.
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De 1930 à 1940 : Le port se développe en grande partie avec des cales sèches et des bassins de construction/réparation de navires.
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De 1960 à 1980 : On note l’apparition d’une zone industrielle (acier, raffinerie, etc.). Cela contribue à redynamiser les constructions de bateau et à ajouter d’autres types d’activités. De plus, cela impacte énormément l’aspect morphologique de la ville et l’aspect social. En 1961, 115 000 personnes sont employées par l’industrie portuaire.
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Début 1990 : On note une désindustrialisation et une privatisation du port. En 1999, le nombre d’emplois liés à l’industrie chute à 46 000, le port quant à lui emploie 60 000 personnes.
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De 2000 à 2010 : Le commerce mondial de containers prend le relais.
Depuis lors, le port ne subit plus de développement significatif. Aujourd’hui, en ce qui concerne les programmes d’interventions sur le port exécutés par les autorités portuaires, il est toujours nécessaire de prendre en compte les avis et les requêtes de la municipalité. Tout ce qui touche au développement du port se répercute très souvent sur la ville de Gênes. Dans ce contexte, les autorités portuaires travaillent depuis deux ans avec le cabinet « Urban Lab », bureau d'étude de la municipalité, en charge des projets d’urbanisation de la ville. Les deux structures sont alors confrontées à trois problématiques majeures :
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L’aire urbaine se situe entre la mer et la montagne et se retrouve donc très étendue sur toute la côte
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Il y a un manque d’espace qui entraine un empiétement sur la mer
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Les cargaisons qui transitent vers ou depuis le port sont difficilement transportables à travers les montagnes
Une avancée culturelle depuis l’exposition universelle
En 1992, Gênes voit apparaître certaines améliorations grâce aux Colombiades de 1992 qui permettent le financement de certaines structures du vieux port comme les « warehouses » (centres commerciaux) qui sont venus remplacer les anciens docks. On voit aussi s’installer une aire de promenade le long du port ainsi qu’une « pieuvre » métallique qui soutient d’un côté le toit d’une patinoire de plein aire et de l’autre une cabine élévatrice. Dans la zone de Voltri nait également une promenade.
Cependant à cette époque la question de l’entretien du littoral (water front) n’est pas encore une question primordiale même si des efforts sont faits. Aujourd’hui, cette question prend une importance capitale puisque les autorités portuaires et « Urban Lab » se rendent compte que la ville perd son âme et son caractère portuaire et que la population ne se rend plus compte de l’importance du port. Le but est alors de faire redécouvrir le port à une population qui n’est plus concernée par ces activités, et cela à travers des aménagements et des programmes culturels qui donnent une nouvelle image de la zone portuaire.
Lors des Colombiades, les financements sont nombreux et permettent un développement rapide. En revanche, aujourd’hui, le financement de ces opérations se fait grâce à l’argent obtenu par les différentes taxes que génèrent les activités du port (taxe de mouillage, d’amarrage …). Celles-ci sont passées de 5 Milliards d’Euros par an en 1995 à 35 Milliards en 2010 (heuu ..). Malgré ça, il devient dur de prévoir des plans sur 20 ans.
Le master plan
La nécessité de développer le port nécessite un certain encadrement. Les autorités portuaires tiennent, par exemple, absolument à permettre un transport efficace des marchandises entre le port et le reste de l’Italie à travers la création d’une voie ferrée qui passerait par les montagnes. Le problème est qu’une seule société gère les fonds pour tous les projets du pays.
Ce projet passe par la mise en place d’un « master plan » sur une période non défini puis par l’approche opérationnelle de ce plan, plan triennal, qui s’effectue sur trois ans.
L’idée d’un tel plan avait déjà été lancée il y a quelques années, il concernait la construction d’un nouveau terminal de commerce, qui finalement n’a jamais vu le jour puisque le master plan n’a pas été adopté. En 2001, l’idée de mettre en place un master plan est relancée et concerne pour partie la construction d’un « terminal passager ». Cette fois ci il est acceptée, Gênes devient alors la première ville d’Italie doté d’un tel programme d’aménagement et ne tarde pas à être suivie par d’autres villes.
Ce plan décrit également la séparation du port en plusieurs zones qui ont été définis dans le but de mieux coordonner les actions, leur cadre et leurs objectifs. On constate alors l’existence de secteurs industriels, commerciaux, intermodaux qui sont représentés de différentes couleurs sur une carte représentant le port. A cela s’ajoutent cinq délimitations géographiques. Le plan décrit alors dans chaque secteur, différentes zones pouvant ou ne pouvant pas subir tels ou tels aménagements, transformations ou mutations.
Les acteurs :
Les autorités portuaires travaillent en collaboration avec de nombreux consultants (environnementalistes, ingénieurs, urbanistes, paysagistes, etc.) pour mettre en place le « master plan ».
L’adoption du master plan :
Le master plan suit une ligne d’élaboration bien précise. Il est soumis à la municipalité après l’agrément du comité du port. La ville réagit sur le plan et donne son avis et ses réflexions. Une fois les débats terminés, le comité adopte le master plan et le fait réviser par les agents techniques qui ensuite le font suivre pour des groupes de travaux publics.
Une étude environnementale est alors menée pour certifier qu’il est en accord avec les principes de préservations du milieu naturel.
Il est finalement accepté par la région après qu’il est été approuvé par le ministère de l’environnement.
Remarques :
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Le master plan n’a pas seulement une dimension technique mais il a aussi une dimension politique. En effet, il est nécessaire que les structures et institutions a son initiative soient toute en accord les unes avec les autres.
Une volonté d’étendre le projet pour une reconnaissance du port de manière plus importante à l’échelle internationale nécessiterait la construction d’un terminal commercial qui empiéterait sur la mer. On voit donc que le port s’est déjà étendu sur la mer et continuera certainement de le faire comme c’est le cas à Livourne avec les digues de contenance (amoncellement de déchets portuaires dans des parcelles qui une fois recouverts formes des îlots.
« Port center » (port de Gènes)
L'idée de "Port Center" illustre la volonté d'expliquer aux habitants ce qu'est le port et de connecté ainsi les riverains et la commune avec le port.
En effet, on constate un éloignement entre la ville et le port :
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13 000 personnes travaillant pour le port en 1980.
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8 000 personnes en 2010.
L’amélioration des technologies des matériaux au sein du port à contribué également à cette diminution de la main d’oeuvre en plus de l’image négative que dégage le port.
Le port tente d’être intégré spatialement au sein de la ville de Gènes, notamment avec 3 grands chantiers :
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Chantier porte de la mer avec 3 sous-chantiers.
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Port de plaisance (port touristique et commercial).
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La gare maritime.
Cette intégration figure au sein du Master Plan.
En finalité, les politiques ainsi que la ville elle-même essayent de réintégrer à la fois socialement et spatialement l’ensemble du port.
Autorité portuaire de Livourne
La ville de Livourne est caractérisée par ses canaux mais aussi son port. Bien que postérieur à celui de Pise, les deux villes étant séparées uniquement par le fleuve Arno, le port de Livourne tend à développer son activité et devenir un port important de la côte méditerranéenne.
Comme tout port, le port de Livourne peut être considéré comme un espace international. Il est administré par l’autorité portuaire qui dépend du ministère des transports. Ce dernier doit élire un président du port qui doit choisir trois personnes délégués veillant au bon fonctionnement du port.
Le port se développe au XV ème siècle. Il est entouré de canaux ayant eu un objectif avant tout défensif mains
Le port contient 5 portes d’entrée qui sont disséminées sur l’ensemble du territoire de la commune.
Une police privée est en charge des contrôles des marchandises et du respect des règles dans la partie commerciale du port . En parallèle la garde des finances joue le rôle d’intermédiaire entre la police privée et la douane.
En quelques chiffres le port de Livourne :
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2010 : 30 millions de tonnes soit 7500 bateaux.
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2011 : augmentation du trafic de nombre de croisière.
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1er port d’exportation de vin aux USA.
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2ème /3ème port d’importation de voitures neuves.
La ville essaye de bénéficier et tirer un avantage économique de ce nouvel attrait touristique, que sont les croisières.